dimanche 27 octobre 2013

Premier tr'ail : ma course de l'ail

Nous étions environ 370 coureurs à nous élancer vers 7h du matin sur le parking de la plage de Grande Anse. J'étais seul entouré d'inconnus depuis mon arrivée au point de rassemblement puis dans la navette et sur l'aire de départ. J'ai reconnu Pascal Blanc qui avait fini 3ème du Grand Raid une semaine plus tôt (il courra en fait avec son fils en guise de récupération, me dira ce dernier à l'arrivée). Juste au moment du départ, dans le paquet des coureurs prêts à s'élancer, je me suis retrouvé à côté d'un voisin que je rencontre à la sortie de l'école et aussi à côté de mon facteur. C'est cela une course locale ! Il y avait aussi le maître d'école de ma fille comme je l'ai su après par elle mais je ne l'ai pas vu lui.

Voilà la photo du super-héros qui a réussi à finir sa première course de montagne, la course de l'ail de Petite-Ile.


Je porte le tee-shirt offert 8 jours plus tôt par nos amis de Saint-Denis pour mon anniversaire, avec beaucoup d'à-propos car c'était le week-end du Grand Raid de La Réunion.
 
En fait, pas si super-héros que cela. Sur la photo à gauche qui précède celle ci-dessus de quelques secondes, on pourra voir que ma foulée n'est pas très légère, pas très aérienne (les deux pieds sont au niveau du sol !). On peut même dire que je me traînais. En effet la photo est prise après 1h35 et 11,5 km de course, à l'arrivée à Manapany-les-Hauts c'est-à-dire à côté de chez nous, à 600m d'altitude (nous sommes partis du niveau de la mer). C'est là que m'attendait ma famille bien sûr. Mais pour moi et ceux qui couraient à mon allure, nous étions devenus marcheurs depuis un moment, après avoir dépassé l'église de Petite-Ile. J'avais moi-même tenu en courant jusqu'au moment où nous quittions la route Joseph Lacarre pour prendre le chemin qui descend dans la ravine de Petite-Ile, soit environ 9km et 1h04, altitude 380m, quand beaucoup autour de moi marchaient depuis 400 ou 500m. Mais à l'arrivée au rendez-vous avec mes chéries, je me suis remis à courir autant que possible, pour forcer leur admiration ou pour les rassurer, qui sait.

La suite de la montée a été difficile pour moi. Par contre sur le chemin dans les sous-bois j'ai vu deux femmes me dépasser tout en bavardant comme si elles prenaient le thé ensemble ! J'étais vert (et ce n'était pas par militantisme écologiste). Je suis arrivé au sommet en 2h, après environ 1000m de dénivelé positif cumulé, pour un ravitaillement fort attendu. J'ai pris cinq minutes et je suis parti dans la descente à toute allure, laissant tout le monde sauf une femme derrière moi. Peut-être trop vite. La fin du parcours après cette descente était presque horizontale comparée à ce qui avait précédé, mises à part deux ravines assez difficiles. Mais bientôt je n'avais plus de jambes et j'ai dû me remettre à marcher jusqu'à l'arrivée en centre ville où m'attendait la famille.

Raymond Fontaine 2ème en partant de la gauche
Le premier coureur a fini en 1h25, 4'30" avant le second mais ce vainqueur n'est pas n'importe qui : c'est Raymond Fontaine, un voisin mais surtout le grand champion de Petite-Ile, 8 fois champion de France de course de montagne et champion de France cette année de kilomètre vertical ! Membre du club de Petite-Ile (le COSPI) il était également co-organisateur de la course qu'il a gagné ! D'où un article amusé du Journal de l'Ile de la Réunion (voir la dernière phrase). Voir aussi l'article d'après course.


Il est très sympathique et nous nous voyons presque tous les jours à la sortie de l'école pour récupérer nos filles qui sont dans la même classe.
C'est Freddy Thevenin, 2ème du Grand Raid et 1er réunionnais, entraîné par Pascal Blanc, qui lui a remis la coupe.
J'ai terminé 295ème sur 370 en 2h51. J'avais deux objectifs : terminer et en moins de 3h. Ils ont tous deux été atteints, j'étais donc très satisfait. La dernière coureuse est arrivée après 3h58, le dernier homme après 3h31, mon résultat n'est donc pas mauvais. Pascal Blanc terminera 113ème en 2h15 avec son fils 112ème. Le maître d'école terminera 47ème en 1h57, il fait de la course à pied depuis longtemps. L'autre voisin que je vois à la sortie de l'école devra abandonner au sommet pour cause de crampes.

J'ai gagné un tee-shirt de "finisher" sur lequel est écrit "ail crossed the line" (sic) et aussi, une magnifique botte d'ail !


P.S. : un 3ème voisin avec qui Raymond le 2ème voisin se retrouvent toujours devant l'école m'expliquera plus tard que de son côté il prépare le Grand Raid pour 2015 avec un programme de courses d'ici là. Décidément, tout le monde court ici.

Voiture de rêve d'Aurore !

Ça se passe de commentaires...!  :-)





Prêt pour le départ

Il est 4h30 (en métropole vient d'avoir lieu le passage à l'heure d'hiver et donc le décalage horaire sera maintenant de trois heures) et je suis prêt pour rejoindre le départ de la course de l'ail, malgré deux nuits entrecoupées de quintes de toux. Je dois rejoindre le centre ville où des navettes nous emmèneront à la plage de Grand'Anse où sera donné le départ.

Le détail du parcours a été mis à jour sur le site de l'organisation : http://gfol1.cospi.org/download/Course_details_IGN_parcours_ws1017108918.pdf

mercredi 9 octobre 2013

Ail ail ail la rando course des Margosiers

J'ai repris mon entraînement à la course à pied fin août afin de préparer la course de l'ail qui se déroulera à Petite-Île même le 27 octobre soit dans un peu plus de deux semaines. Il s'agit d'un trail (course à pied sur terrain naturel) "court" de 20 km de distance et de 1100m de dénivelé positif, de la plage de Grande Anse jusqu'au Domaine du Relais, du nom du relais hertzien juste au-dessus de chez nous, à 785m d'altitude... Selon la Fédération Française d'Athlétisme, il faut même l'appeler une course nature et pas un trail court car elle fait moins de 21 km. Enfin pas beaucoup moins...

Certains se diront que c'est une folie. Je n'étais moi-même pas loin de le penser au début. D'autres, familiers de cette discipline, se diront que c'est léger. Rendez-vous compte : dans une semaine aura lieu le mythique Grand Raid de la Réunion, la Diagonale des Fous : 164 km et 9900m de dénivelé positif ! Sans doute la course la plus dure de sa catégorie voire de toutes. Le champion mondial de cette discipline, le coureur des cimes, l'Espagnol Kilian Jornet vainqueur des éditions 2010 et 2012 viendra défendre son titre.

Ici à la Réunion la marche et la course nature sont comme un héritage culturel. Le relief de l'île, la présence des cirques, en particulier Mafate, habité mais inaccessible par quelque route que ce soit, la nature magnifique, le volcan et ses éruptions dont on s'approche par curiosité malgré le danger, les esclaves "marrons" s'échappant pour se cacher dans les endroits les plus reculés, font que la marche et même la course dans la nature sont ancrées dans la culture (comme quoi nature et culture peuvent faire bon ménage).

Je me contenterai de la course de l'ail. Je m'entraîne donc depuis fin août, à raison de trois séances par semaine. La semaine dernière j'ai couru un total de 26 km en 3h15.

Aujourd'hui j'ai fait une rando-course sur la Boucle des Margosiers, un circuit de randonnée qui part du village de Plaine des Grègues où se trouve la fameuse Maison du Curcuma, au nord de Saint-Joseph, à 15min de chez nous. D'après www.randopitons.re c'est une randonnée de 4 à 5 heures. Je l'ai faite en 2h35 puisque j'ai couru dès que je pouvais, c'est-à-dire en dehors de montées en escalier. Au début c'est le même parcours que la boucle du curcuma que nous avons faite en septembre. J'ai utilisé une app de suivi de parcours sur mon téléphone équipé d'un GPS et vous pouvez voir le parcours capturé sur internet avec toutes les photos. D'après le GPS la boucle faisait 14,4 km avec un dénivelé positif de 1420m. Parfois le GPS exagère les dénivelés, ainsi il me trouve 440 m de dénivelé positif quand je cours 24 fois autour du stade régional d'athlétisme, rigoureusement plat. Mais dans le cas d'aujourd'hui la courbe ne présente pas d'accidents douteux.

J'ai démarré à 7h30. Le calme sur le circuit était impressionnant. Je n'ai rencontré personne sauf un vieil ouvrier qui taillait au sabre des rondins de bois pour entretenir les marches sur le circuit. Il doit y avoir des centaines de ces marches et en voici un aperçu en photo.



Une grande partie de la randonnée se passe en sous-bois mais on longe la rivière des remparts de Saint-Joseph et parfois la vue est totalement dégagée et dévoile un paysage splendide.





Un dernier regard en arrière sur les montagnes que j'ai parcouru ce matin avant de quitter les lieux :